Le récit du combat de Tristan contre le Morholt

Le récit du combat de Julie

Tristan rejoignit le Morholt après avoir accosté sur l'île. Son adversaire se tenait au milieu de l'île, imposant dans une armure étincelante, dominant les arbres. Le géant faisait le double de la taille de Tristan, son épée était tout à fait effrayante. Il avait tout pour intimider l'adversaire.

Dès que les deux chevaliers s'aperçurent, ils se jetèrent l'in contre l'autre brandissant leurs épées, prêts à tuer l'ennemi. Plusieurs fois Tristan frappa le casque du Morholt sans même l'entailler, sa lance ploie en arceau et se brise. Le Morhomt le frappe alors et le blesse. Sous la force du choc sa lance se brise à son tour.

Les deux adversaires passenta lors au combat à l'épée. Animés d'une haine mortelle ils assènent des coups de plus en plus terribles. Les écus déchiquetés ne purent bientôt plus les couvrir, ils durent donc continuer sans protection. Le sang ruisselait des blessures, mais les adversaires n'avaient pas cédé un pouce de terrain à l'autre. Le Morholt frappe tout à coup Tristan d'un coup, le plus terrible que le jeune homme ait jamais reçu. Il réussit à briser son heaume.

Le preux chevalier affaibli, sentant ses forces le quitter se rue sur le géant. Les coups d'épée pleuvent autour de la tête du Morholt dont il parvint à trancher le crâne. La cervelle se mit à couler et le sang formait déjà une flaque vermeille aux pieds du vaincu. Un bout de l'épée de Tristan était resté enfoncé dans le crâne du Morholt.

Tristan revint sur la barque du Morholt, puisqu'il n'avait pas attaché la sienne, pour rejopindre son peuple qui l'attendait.

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Recherche documentaire (L 25 /M26 11) : les origines du roman de chevalerie => L'agôn
Rives bleues, pp. 50-51 et p. 61

Axe diachronique

Antiquité L'épopée : l'hyperbole ( cf. Le Cid : "poussaient jusques aux cieux des cris épouvantables")
L'épopée grecque antique : L'Iliade et L'Odyssée d'Homère (ex: le combat entre Achille et Hector devant les murailles de Troie))
L'épopée romaine : L'Enéide de Virgile

Moyen AgeDe la Chanson de geste au roman de chevalerie :

L'adoubement : durant cette cérémonie, le jeune homme écuyer est fait chevalier. On lui remet ses armes et on lui porte à l'épaule un coup du plat de l'épée.

La Chanson de geste : La Chanson de Roland (XIème siècle : Turold ?)
Les chansons de geste sont les premières oeuvres de la littérature française. Ce sont des épopées en vers constituées de laisses aux stroiphes de longueur variable. Elle sont principalement chantées par des jongleurs qui s'accompagnent d'une vielle (ancêtre du violon). Elle célèbre les exploits de grands personnages historiques mêlant histoire, légende et merveilleux.
Elles sont principalement centrées autour de Charlemagne et de Guillaume d'Orange.
ex : la destruction de l'arrière-garde de Charlemagne à Roncevaux :
"Roland est preux mais Olivier est sage"

XII – Le roman (en ancien français) : le roman de chevalerie

p. 61 – A partir du XIème siècle, une nouvelle valeur s'ajoute à l'idéal chevaleresque : le service d'amour qui met les préoccupations amoureuses au centre de la vie du chevalier.
La littérature courtoise : Lancelot ou le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes
L'hommage de Chrétien de Troyes à Marie de Champagne (le préambule)
Le portrait du héros courtois : le roman de chevalerie courtois met en valeur les qualités morales du chevalier.
L'éducation du chevalier : l'enseignement de Viviane, la fée du lac, à Lancelot (Lancelot en prose)
Les devoirs du chevalier; la cérémonie de l'adoubement.
L'hommage à la "domina" de Lancelot à Guenièvre, de Chrétien de Troyes à Marie de Champagne.
L'hésitation de Lancelot = le combat intérieur = dilemme (agôn)
La courtoisie impose un nouvel idéal humain de mesure et de sagesse, des règles de savoir vivre en société.
cf. ajoutez une dernière consigne au sujet de rédaction p. 79 de "Rives bleues" : Mettez en valeur les qualités chevaleresques de Tristan (pas seulement son courage). Soulignez les valeurs courtoises qu'il représente (cf. le combat de Lancelot contre le chevalier provocateur, texte photocopié).


Axe synchronique ------------------------------------------------------------------------------> civilisation





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De la lecture à l'écriture ("cercles/fictions" en palimpseste) : le récit d'un combat
Recherche pré-rédactionnelle : le récit de combat dans le roman de chevalerie.

I - Lecture du texte de base : extrait de Tristan et Yseult : "Nul ne vit l'âpre bataille" (Rives bleues : pp. 78-79).
II – Préparation pré-rédactionnelle : le récit du combat entre Tristan et le Morholt à partir d'une ellipse temporelle du roman Tristan et Yseult.

Tristan doit affronter en combat singulier le Morholt, un chevalier géant, frère de la reine d'Irlande. Il est redoutable par sa taille extraordinaire. Aucun Cornouillais n'a voulu se battre contre lui pour déliver la Cornouaille du tribut qui impose au roi Marc de livrer trois cents jeunes gens et trois cents jeunes filles condamnés à devenir ses esclaves. Seul Tristan relève le défi. Il s'offre comme champion du roi Marc face au Morholt.
En arrivant dans l'île, il n'attache pas sa barque, car il s'agit d'un duel à mort, comme il le rappelle au Morholt : "l'un de nous deux reviendra seul vivant d'ici".
Le narrateur ne raconte pas le combat. Cette ellipse temporelle laisse le lecteur dans l'ignorance de pour entretenir le suspense, de sorte qu'il peut s'identifier au groupe de gens restés sur le rivage, constitués des Cornouallais et des Irlandais, compagnons du Morholt.

III – Ecriture créative : le récit du combat de Tristan contre le Morholt (en 10 lignes)
cf. "Ecrire", Rives Bleues, p.79

IV – Lecture d'un texte complémentaire : le récit du combat de Lancelot contre le chevalier provocateur extrait de Lancelot ou le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes.

TEXTE D’ETUDE : Chrétien de Troyes, Lancelot ou Le Chevalier à la charrette

De la table où il se trouvait assis,
Il dit aux valets qui le servaient
De seller au plus vite son cheval,
Et d’aller chercher ses armes
Afin de les lui porter.
Ils s’exécutent avec tant de zèle qu’ils en perdent le souffle
À la tâche; les uns s’efforcent de lui mettre son armure,
Les autres amènent son cheval;
Et sachez-le bien: il ne paraissait vraiment pas,
Lorsqu’on le voyait avancer au pas,
Armé de toutes ses armes,
Et qu’il tint par les sangles le bouclier,
Et fut monté sur son destrier,
Que l’on aurait tort
En le comptant parmi les beaux et parmi les bons.
Il semble au contraire qu’ils étaient bien à lui,
Le cheval, tant il lui convenait,
Et le bouclier qu’il tenait
Bien serré contre son bras par les sangles;
Et il avait le heaume lacé et
Parfaitement rajusté à sa tête ;
Je vous prie de bien vouloir croire ce que j’affirme là.
À l’extérieur, dans une lande,
Se trouve celui qui demande la joute:
C’est là que le combat aura lieu.
Dès que les deux adversaires se voient l’un et l’autre,
Ils foncent l’un sur l’autre à bride abattue1,
Si bien que leur rencontre est rapide et rude,
Et ils échangent de tels coups de lance
Que celles-ci ploient en arceau2
Et, toutes deux, elles volent en éclats;
Avec leurs épées, ils abîment boucliers,
Heaumes et hauberts;
Ils tranchent dans les bois, ils brisent les fers,
Et par des brèches3 ainsi ouvertes ils s’infligent des blessures;
Les coups qu’ils échangent dans leur colère
Semblent être les paiements rendus selon les termes d’un contrat;
Mais très souvent leurs épées
Atteignent en se glissant la croupe des chevaux:
Elles s’abreuvent à volonté de sang
En frappant ces derniers jusque dans leurs flancs,
Au point que les deux bêtes, abattues, en tombent mortes.
Après leur chute à terre,
C’est à pied qu’ils se ruent l’un contre l’autre;
Et ils se haïraient à mort
Qu’en vérité les coups d’épée qu’ils se donnent
Ne seraient pas plus cruels.
Il n’y avait que des coups qui portaient et une lutte
Très farouche – dangereuse et bien cruelle.
Ceux de la maison étaient tous sortis:
Seigneur, dame, filles et fils,
De sorte que personne ne resta, ni celle-ci ni celui-là,
Qu’il appartînt ou pas à la maisnie4,
Ils s’étaient au contraire tous rangés
Afin de regarder le combat
Au milieu de cette vaste lande.
Le Chevalier de la Charrette
S’accuse de lâcheté et de couardise
Quand il voit que son hôte le regarde;
Et il se rend bien compte que les autres,
Tous ensemble, ne le quittent pas des yeux.
De colère son corps tout entier se met à trembler,
Car il aurait dû, pense-t-il,
Depuis longtemps déjà avoir vaincu
Celui qui se bat contre lui.
Alors il se met à frapper l’adversaire de telle sorte
Que ses coups d’épée pleuvent autour de sa tête,
Et il fond sur lui comme une tempête
En le serrant de si près et en lui disputant si âprement le champ
Qu’il lui enlève du terrain;
Il le contraint à céder tant de terrain et il le malmène tellement
Qu’il est sur le point de perdre son souffle,
Et il ne lui reste plus guère de force pour se défendre.
C’est alors que le Chevalier se rappelle
Que l’autre avait agi fort vilainement
En lui reprochant la charrette.
Il le contourne et le harcèle de telle sorte
Qu’il ne lui laisse intacts
Ni lacets ni sangles autour du col de son haubert;
Et il lui fait voler de la tête
Son heaume et fait tomber par terre sa ventaille.
Il le fait tellement souffrir et le torture tant
Qu’il ne lui reste qu’à demander merci,
Tout comme l’alouette qui ne peut pas
Résister aux assauts de l’émerillon,
Ni trouver nulle part un refuge sûr,
Parce que celui-ci ne cesse de la doubler et de la dominer;
Aussi, tout couvert de honte,
Va-t-il supplier et implorer
Merci, car il ne saurait trouver mieux à faire.
Lorsque l’autre entend qu’il implore
Sa grâce, il cesse de l’atteindre et de le frapper,
Et il dit: Veux-tu que je t’épargne?
Vous avez parlé en homme fort sage,
Fait-il, un fou ne s’exprimerait pas autrement;
Jamais je ne voulus rien autant
Qu’obtenir ma grâce en ce moment.
Et il dit: Il te faudra
Monter sur une charrette.

1 . rapidement
2 . se tordent en acr de cercle
3 . entailles, fissures, failles, ouvertures
4 . maison


Vous résumerez en une dizaine de lignes le roman de Chrétien de Troyes, puis répondrez aux questions suivantes :

  1. L'armement du chevalier : de quoi se compose-t-il ?

  1. Le déroulement du combat :

  1. Où le combat a-t-il lieu ?
  2. Qui y assiste ?
  3. Relevez les termes qui montrent que ce combat est violent ?

  1. Les qualités du combattant et la mise en valeur du héros :

  1. En quoi Lancelot fait-il preuve de bravoure ?
  2. Quelles sont les qualités chevaleresques de Lancelot face à l’ennemi ?


V -- Fiches pré-rédactionnelles :
1. Les indices d'énonciation et le vocabulaire du combat et de l'éducation du chevalier (ex : les verbes d'action et l'armement du chevalier)
2. Recherche créative :
Le déroulement du combat : les étapes de la narration (la construction du récit; les connecteurs temporels).
La description du combat (les verbes d'action, l'expression de la violence).
L'expression du courage du héros : les valeurs chevaleresques.

VI – Ré-écriture créative :
Le développement du récit suivant plusieurs étapes sur le modèle du texte extrait de Lancelot ou le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes.
Le déroulement du combat :
-- Une courte introduction.
-- 2 ou 3 paragraphes.
-- Une courte conclusion.

Soulignez la bravoure de Tristan, mais également les valeurs chevaleresques qu'il représente.